Jusque dans ses lieux de prière, l'homme du Moyen Age retrouve les symboles zodiacaux dans les reliefs de la cathédrale d'Amiens sont sculptés les signes du zodiaque et leurs métiers. La basilique de Vézelay, la cathédrale de Senlis, celle de Laon, stylisent dans leurs bas-reliefs ou leurs vitraux les symboles de l'astrologie, et la cathédrale de Chartres possède une tour du Soleil et une tour de la Lune.
En Italie, les représentations astrologiques prennent une importance plus grande encore dans les édifices religieux et les palais publics. A Padoue, l'une des salles de la Ragione est décorée par une énorme fresque divisée en zones horizontales : elle comprend les planètes et « leurs enfants »¬ puis les signes du zodiaque avec mes douze apôtres et les travaux des douze mois.
En se levant, le soleil vient éclairer de ses rayons le signe zodiacal dans lequel il se trouve chaque mois. Mais cette fresque marque déjà le début de la Renaissance en Italie.
Déjà on voyait certains médecins soigner leurs patients avec le principe grec de la mélothésie astrologique, suivant lequel chaque signe du Zodiaque commande une partie du corps et chaque planète régit un organe Les chirurgiens décidaient de l'opération d'un membre malade en fonction des positions planétaires dans le signe zodiacal dont relève le membre.
A Paris, à Oxford, on enseigne comme dans l'Antiquité, mais selon une optique chrétienne, que l'homme est un microcosme en analogie avec le macrocosme : l'astrologie fait école et les souverains s'entourent de ses praticiens.
Michel de Scot conseille l'empereur d'Allemagne, Frédéric Il de Hohenstaufen (1220 1250), qui siège à la cour de Palerme en Sicile.
Pierre d'Abano (1257 1315), ou Pierre de Padoue, fut parmi les proches de Philippe le Bel. Mais ses théories développèrent le déterminisme astral, aussi son effigie fut elle brûlée après sa mort. Malgré cela, au pied de sa statue à Padoue, on grava l'inscription : « Il était en effet si habile en astrologie qu'on le soupçonna de magie. Faussement accusé d'hérésie, il fut acquitté. »
D'autres astrologues durent subir l'Inquisition, comme le Florentin Cecco d'Ascoli, accusé d'hérésie parce qu'il avait cherché à calculer la date de naissance du Christ : il fut brûlé vif en 1327; son cas fait partie des exceptions. À la même époque, Guido Bonutti (mort vers 1300) se rendit célèbre en aidant le chef gibelin Guido de Montelfeltro; on raconte qu'il 'étudiait précisément les dates et les heures du début de ses batailles et montait en haut d'un clocher pour en sonner l'ouverture. Son traité, le Liber astronomicus, sera traduit en anglais en 1676 par William Lilly, le fameux astrologue anglais.En Espagne, Alphonse X, dit le Sage, mort en 1284, développera l'édition des manuscrits astrologiques, parmi lesquels les fameuses tables astrologiques qu'il fit dresser en 1262 et que l'on appela de son nom Alphonsines. Ces tables, qui divisaient l'année en 365 jours, 5 heures 49 minutes 16 secondes, précisaient considérablement les calculs de Ptolémée. Il avait réuni, pour les calculer, les plus célèbres parmi tous les astrologues chrétiens, arabes et juifs, qui y travaillèrent quatre années.En France Charles V (1338 1380) est lui-même astrologue et Jacques Coeur (ca 1395-1456), grand argentier du roi Charles VII, pratiquait l'astrologie et l'alchimie. Il avait fait édifier une « tourelle d'astrologue » dans son hôtel de Bourges, comme le pape Sylvestre II(999 1003) qui transforma en observatoire une des tours du Latran pour étudier les astres.La France et l'Angleterre du XIVe et XVe siècles illustrent l'astrologie dans les livres d'Heures dédiés aux « princes de l'aristocratie ».Les livres d'heures comme ceux des frères Limbourg (Pol, Hermont, Jeannequin), représentent un véritable trésor d'iconographie astrologique. En de riches enluminures, ils expriment les travaux agricoles du mois et les métiers de la planète qui gouverne son signe.Les plus connues sont Les Très Riches Heures du duc de Berry, illustrées par les de Limbourg (1403 1413), que l'on peut voir au musée Condé à Chantilly; on y trouve aussi le ce1èbre Livre d'heures d'Etienne Chevalier (illustré par Jean Fouquet), celui de la duchesse de Bourgogne, du duc de Rohan, de Jean d'Achey, et, en Angleterre, les Heures du duc de Bedford.
Dans sa Somme théologique, il précisait : « il arrive fréquemment que les astrologues annoncent des choses exactes. Cela peut tenir à deux causes: d'abord parce que la plupart des hommes suivent leurs passions corporelles, leurs actes subiront donc la plupart du temps l'influence des corps célestes. Il y en a peu, ce sont les seuls sages qui modèrent par la raison ces influences. C'est pourquoi les astrologues, pour beaucoup de choses, annoncent des choses vraies »
Astra inclinant. non necessitant, le fameux adage thomiste sera celui du Moyen Age et, jusqu'à nos jours encore, celui des plus sages de nos astrologues.Albert le Grand (ca 1193-1280), maître de Thomas d'Aquin, fut l'un des Grands théologiens dominicains du XIIIeme Siècle. Il reliait les propriétés médicinales des plantes aux influences planétaires et zodiacales. Dans Naturalia, par exemple, il expliquait que le martagon était en « sympathie » avec Saturne qui régit le Capricorne et le Verseau, tandis que la chicorée correspondait avec le Soleil qui régit le lion.Au XIIIème siècle, les célèbres prédictions de 1186 qui annonçaient de graves catastrophes climatiques (ouragans, vents, cataclysmes) en fonction d'une conjonction de sept planètes en Balance et dont on pense quelles furent l'objet d'une interprétation erronée (elles se réalisèrent par l'invasion de Saladin en Terre sainte ou de Gengis Khân en Asie), n’altérèrent en rien le crédit intellectuel porté à l'astrologie.Alors qu'elle s'était incorporée aux doctrines de l'Eglise elle pénètre maintenant dans les universités. A l'Ecole de médecine de Bologne où fut institué comme a Padoue et Milan une chaire d'astrologie, courait le dicton suivant : « Un doctorat sans astrologie est comme un oeil qui ne peut pas voir. »
Notre éminente astrologue Dame Elise, vous présente l'histoire de
l'Astrologie et son évolution du moyen age à la renaissance.
Au Moyen Âge, ne peut se dire cultivé, que celui qui connaît les arcanes de l'astrologie. Dans le prologue de ses célèbres Contes de Canterbury, Geoffrey Chaucer (ca 1340 1400) mentionne, juste après son doctorat en médecine, son savoir en astrologie. Et, dans l'un de ses contes, l’épouse de Bath explique son tempérament en ces termes :
« Vénus me donna mes appétits, ma lascivité, et Mars m’accorda ma rigoureuse ardeur, mon ascendant était Taureau et Mars à cet égard … »
 
Extrait de : L'astrologie de Solange de Mailly Nesle
Ce fut peut-être l'une des périodes d'Occident où le vécu intérieur de l'être fut le plus intimement lié à la vie extérieure du monde:
L’expérience du dedans concrétisée par l'expérience du dehors; « l'homme a en lui-même le ciel et la terre », révélait sainte Hildegarde de
Bingen (1098 1179), grande mystique rhénane du début duXIIème siècle, dans son livre Sci vias. De la même manière que nous avons pu comprendre le développement de la pensée symbolique chaldéenne, nous pourrions la transposer dans le monde chrétien du Moyen Âge, compte tenu, bien sûr, du passage du polythéisme au monothéisme et d’une connaissance du monde nettement plus élaborée : au Moyen Age, nous voyons l'astrologie se christianiser.
C'est saint Thomas d'Aquin (1226 1274), disciple d'Albert le Grand, qui intégrera définitivement l'astrologie dans la pensée chrétienne. Il considérait en l'homme deux natures : une nature physique, notre corps physique, qui est, comme les plantes et les animaux, gouvernée par les planètes, et une nature supérieure, l’âme en relation directe avec Dieu et qui possède le libre arbitre.
ASTROLOGIE
« Astra inclinant non necessitant »
(les astres inclinent ,mais ne déterminent pas)  Saint Thomas d'Aquin
Aussi voit on les Pères de l'Église s'initier aux doctrines grecques et à la science arabe au travers des nombreux textes qui sont alors traduits en latin. Grâce aux contacts entre civilisations engendrés par les croisades et à partir des foyers culturels de l'Espagne musulmane (Cordoue. Tolède) l'homme du Moyen Âge renoue avec la science astrologique. Il découvre que la conception aristotélicienne de l'univers peut concorder avec celle du monde chrétien. Le pape Sylvestre II au Xeme siècle, sera un pionnier de cette harmonisation en soutenant que la Terre est au centre de l'univers, entourée par neuf sphères concentriques, qui sont les sept sphères des planètes, celle des étoiles fixes et le primum mobile (« premier mobile ») d'Aristote, principe dans lequel on a pu reconnaître Dieu chez les chrétiens.
La Grèce apportait de la sorte une démonstration scientifique à la révélation chrétienne traditionnelle et permettait ainsi de satisfaire la spiritualité et l'exigence intellectuelle des scolastiques. Le Moyen Age en effet ne vit pas de conflits entre la religion et les sciences, parmi lesquelles se trouvaient l'astrologie et l'alchimie.
Si le Moyen Age a vu renaître l'astrologie, ce n'est pas parce que ses dieux ont soudainement ressuscité, comme par magie, dans le coeur des hommes, mais bien parce qu'ils n'avaient jamais disparu de leur mémoire.
Le christianisme primitif avait rejeté l'astrologie au nom du seul fatalisme qu'elle véhiculait et de l'emploi qu'en avaient fait les Romains principalement. Le fatalisme niait le libre arbitre et la responsabilité de l'individu, il ne permettait pas à Dieu d'intervenir. Mais après l'an mil, la seule révélation ne suffit plus à l'Europe Chrétienne assoiffée de connaissances. Bientôt se développe une noblesse de l'intelligence qui se proclame héritière de la civilisation greco romaine et dont les aristocrates sont des érudits : l'autorité du savoir s'acquiert dans les légendes d'Homère et auprès de Platon et d'Aristote. Être chrétien ne signifie pas être inculte, bien au contraire; saint Augustin n'avait il pas lui-même affirmé que pour lire l'Écriture et acquérir la science des choses divines, il fallait connaître l'histoire naturelle et l'astronomie
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